Les Kouguikly

Kouguikly, koubitchki, kouvitchki, kouvikly autant d’onomatopées pour nommer la flûte de Pan russe, dénommée quelquefois tsévnitsa.

Elles sont surtout jouées par les femmes capables d’émettre les sons aigus manquants à la mélodie obtenue en soufflant sur le biseau de deux à cinq tuyaux de même diamètre, reliés ou non, longs de 100 à 160 mm, obturés à un bout mais aux tailles dissemblables. Ils sont en saule ou en roseau (kouga).

Les sons s’échelonnent sur une gamme diatonique guère plus étendue que la quinte.

Les femmes criaient les sons avec des « gaf », « fif », « fsa » (spooukat’ ikhanièm). Elles en jouaient souvent en ensemble, frappant des pieds.

Ce sont les femmes habitant les régions de Koursk ou de Briansk qui en jouaient. Mais la flûte de Pan est commune à maints peuples depuis la nuit des temps.

La légende rapporte qu' »un jour Pan vit Siringa (Syrinx) et voulut s’approcher d’elle. La nymphe jeta un coup d’œil sur Pan et s’enfuit horrifiée. Mais une rivière lui barra la route. Où s’enfuir? Siringa étendit ses mains vers la rivière et supplia le dieu de la rivière de la sauver. Le dieu l’entendit et la transforma en roseau. Pan qui venait d’arriver voulait déjà serrer Siringa dans ses bras mais il ne saisit qu’un roseau qui bruissait doucement. Pan soupira tristement et il lui sembla entendre dans le doux bruissement l’adieu de la belle Siringa. Pan coupa quelques brins du roseau et en fit une flûte aux sons mélodieux reliant les brins inégaux avec de la cire« .

Comme pour le naï moldave, les kouguikly étaient accordées en introduisant dans les tubes de petits cailloux, des pois ou des graines de maïs et en modifiant l’inclinaison du biseau des ouvertures.

Les Kouguikly

par | 19 Sep 2010 | 0 commentaires

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