Le président russe Vladimir Poutine, confronté à un ralentissement de la croissance, a dévoilé jeudi les grandes lignes des mesures destinées à stimuler les investissements dans un contexte budgétaire difficile.

« Pour résoudre les problèmes sociaux, nous ne disposons pas de moyen plus efficace que de garantir la croissance économique. Augmenter les dépenses sociales sans qu’elles ne soient garanties par la croissance économique nous mènera dans l’impasse », a déclaré le chef de l’Etat russe lors d’une réunion au Kremlin consacrée à la politique budgétaire.

Lors de cette réunion, Vladimir Poutine a appelé à favoriser les investissements, notamment par une fiscalité favorable.

« Nous devons créer des conditions qui rendent les investissements en Russie plus attractifs que de cacher son argent sur des îles ou de les dépenser dans des biens de luxe », a-t-il expliqué.

Le président a demandé au gouvernement de mettre en oeuvre « dès cette année » les mécanismes permettant de financer des projets d’infrastructures, en limitant les risques pour le budget.

Il a demandé au gouvernement de créer une banque consacrée au financement des projets d’infrastructure et d’adapter la législation afin de favoriser les partenariats public-privé, de manière à limiter la part de fonds publics mis en jeu.

Le budget fédéral a terminé l’année sur un déficit de 0,06% du produit intérieur brut, mais ce résultat a été obtenu grâce aux revenus liés aux hydrocarbures.

Or, les prix du pétrole ont reculé ces derniers mois.

Et le net ralentissement de la croissance observé ces derniers mois risque de se traduire par une baisse des revenus.

« Les revenus du budget vont diminuer par rapport à ce que nous prévoyions pour les années 2013 à 2015 », a prévenu le ministre des Finances Anton Silouanov.

« Il nous faut mobiliser toutes les ressources possibles pour remplir les tâches qui nous ont été assignées », a-t-il ajouté.

Il a notamment appelé à accélérer les privatisations ou à supprimer les allégements fiscaux lorsqu’ils ne sont pas efficaces.

Le gouvernement a récemment réduit sa prévision de croissance du produit intérieur brut à 2,4% cette année, après 3,4% en 2012.