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L’Académie des Sciences de Russie fondée le 28 janvier (8 février) 1724

L’Académie impériale des Sciences russes, dont les bases furent posées par Pierre le Grand à St-Pétersbourg, en 1724, ne fut réalisée que sous Catherine I, en 1725. Sous la présidence de Cyrille Razoumovski, fils de l’ancien favori d’Élisabeth, l’Académie des sciences, fondée par Pierre le Grand et Catherine Ire, commençait à faire parler d’elle : elle publiait des livres et des traductions et composait un étonnant cabinet des curiosités ‘Kounstkamera’.

Saint-Pétersbourg, qui n’avait encore que 74 000 habitants, prenait figure de capitale en 1724. L’Italien Rastrelli bâtissait le Palais d’Hiver, le monastère de Smolny pour les filles de la noblesse, traçait le plan de Tsarskoé Sélo (le Versailles russe) et le palais de l’Académie des sciences.

Montée sur le trône en 1762, Catherine II a pour ambition de poursuivre l’œuvre civilisatrice de Pierre 1er. Protectrice des lumières, elle lit l’Esprit des lois de Montesquieu, dont elle s’inspire pour rédiger son Nakaz, et achète les bibliothèques de Voltaire et de Diderot. Le frère de Potemkine traduit Rousseau, Ivan Ivanovitch Betski, le conseiller de l’impératrice s’inspire directement des idées de Rousseau pour rédiger ses projets d’établissements d’enseignement impériaux.

Pierre le Grand avait tenté de répandre chez ses sujets quelques éléments de civilisation. Un demi-siècle plus tard, Catherine II tenait à compléter l’œuvre de Pierre Ier en accordant son soutien à tous ceux dont le talent contribuait à imposer l’image d’une Russie devenue l’égale de l’Europe dans la diffusion des Lumières.

Mikhaïlo Vassiliévitch Lomonossov, grand philologue et savant russe s’efforça de développer la science russe encore balbutiante, et se querella avec les Allemands qui dirigeaient l’Académie. Occupant de son activité proprement encyclopédique l’intervalle qui sépare les deux règnes, Lomonossov représente avec éclat le type même de l’intellectuel, inconnu jusqu’alors dans un pays aux traditions culturelles presque exclusivement populaires et religieuses : « Il fut à lui seul notre première Université », disait Pouchkine.

Le premier professeur à l’Académie des sciences et le premier académicien russe en chimie, Mikhaïl Vassiliévitch Lomonossov

Né près de Kholmogory, dans le gouvernement d’Arkhangelsk, fils de pêcheur, Mikhaïl Vassiliévitch Lomonossov apprit à lire et à écrire auprès d’un paysan durant les longues veillées d’hiver, s’intéressa beaucoup à la grammaire slave, qu’il sut bientôt par coeur. En décembre 1730, il s’enfuit secrètement de la maison paternelle, gagna la grande cité à pied en se cachant dans un convoi de poissons, se fit admettre dans une école claustrale et, au bout de quatre ans, fut envoyé à l’Académie de Kiev.

Il apprit les langues anciennes, surtout le latin qui lui servit de moyen de communication avec les savants européens, à l’Académie slavo-gréco-latine, où les conditions d’existence étaient plutôt misérables : « Touchant une bourse de trois kopecks par jour, je ne pouvais en consacrer plus d’un demi au pain, un autre demi au kvas, réservant le reste pour le papier, les chaussures et autres nécessités de l’existence. J’ai passé ainsi cinq années sans renoncer à la science. » Au début de 1736, il fut envoyé à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, qui lui permit d’accroître ses connaissances à l’étranger. À Marbourg, il étudia la physique avec Christian Wolff (1679-1754), et cultiva en même temps les belles lettres. En 1739, à Freyberg, il s’initia à la chimie, à la géologie et à l’industrie minière. Rentré en Russie en 1741, il ne tarda pas à être remarqué par la nouvelle impératrice Élisabeth Pétrovna, et fut nommé professeur de chimie à l’Académie des sciences, en août 1745. Il s’efforça de développer la science russe encore balbutiante, et se querella avec les Allemands qui dirigeaient l’Académie. Il s’occupa d’abord de physique, puis de chimie, et, dans la dernière partie de sa vie, surtout de sciences naturelles et appliquées.

Il fut nommé aussitôt membre adjoint de l’Académie des sciences. Il devint par la suite membre titulaire de l’Académie (1751), directeur du gymnase et de l’université (1760), conseiller d’État (1764).

Nommé en 1758 directeur du département de géographie à l’Académie, il lança une vaste enquête topographique, ethnique et économique, dont il ne put exploiter les résultats, car ils mirent plus de dix ans à parvenir !

Vers la fin de sa vie, la plus curieuse activité de Lomonossov fut la confection de plusieurs belles mosaïques (La Bataille de Poltava , Pierre le Grand ), grâce à ses expériences sur la coloration du verre ; une équipe de techniciens formés par lui mena à bien une partie de ses projets.

Il mourut à Denissovska au moment où l’impulsion de Catherine II et le progrès des Lumières commençaient d’animer le vaste empire russe.

Catherine II lui fit des funérailles magnifiques, et son corps fut inhumé dans l’église Saint-Alexandre-Nevsky, où Voronzov lui a fait construire un tombeau. Un autre monument lui a été élevé à Arkhangelsk en 1838.

Il a eu parmi ses contemporains la réputation d’un illustre savant, et Euler a parlé dans les termes les plus enthousiastes de ses travaux sur la physique, la chimie, la minéralogie et la métallurgie. Mais il a été plus admiré encore comme écrivain. Le « père de la littérature russe moderne », comme on l’a surnommé, a réalisé une véritable évolution de la langue russe, qu’il a à la fois polie et considérablement enrichie. Ses célèbres poésies comprennent : deux volumes d’odes, parmi lesquelles on remarque surtout ses Méditations du soir et du matin sur la grandeur de Dieu, qui ont été traduites en français, un poème épique en deux chants sur Pierre Ier, la Petriade, deux tragédies dans le genre français, des hymnes religieux, des cantiques, des chants profanes, etc. On lui doit en outre une Histoire de la Russie, une Chronologie russe, une bonne grammaire russe, toutes de grande valeur et un Cours de rhétorique !

L’Académie des Sciences de Russie fondée le 28 janvier (8 février) 1724

par | 18 Mar 2005 | 0 commentaires

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