Fils de modestes hobereaux de la province de Simbirsk, où il fait ses études, il abandonne rapidement le métier militaire pour se consacrer à une carrière littéraire longue, brillante et variée.
Il est le promoteur et le théoricien du sentimentalisme russe. Sous l’influence des préromantismes européens, ce mouvement tendait à donner à la littérature un ton plus naturel et aussi à rapprocher la langue littéraire de la langue vivante.
Pour illustrer ces principes, Karamzine traduit Shakespeare et Lessing, fonde
une revue, anime un cénacle opposé aux goûts conservateurs des amis de l’amiral
Chichkov. A partir de 1803, il se consacre tout entier à la rédaction de sa
monumentale Histoire de l’Etat russe.
Karamzine est surtout un prosateur, auteur de la célèbre nouvelle Pauvre
Lise, de Nathalie, fille de Boïard, des Lettres
d’un voyageur russe, issues de son voyage à travers l’Europe
occidentale entrepris en 1789-1790.
Sa poésie, d’ambition intimiste, doit beaucoup également à l’esthétique
sentimentaliste. En assouplissant la langue littéraire et en affinant l’analyse
des sentiments, Karamzine a préparé le terrain au renouveau pouchkinien.
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