Au centre de la place du Palais se dresse depuis 1834 une colonne à la gloire de la Russie et du vainqueur de Napoléon, Alexandre Ier, dont elle porte d’ailleurs le nom. Elle est d’ailleurs la plus élevée de toutes les colonnes triomphales, que ce soit celle de Pompée à Alexandrie ou celle de Trajan à Rome, qui l’ont
sûrement influencée.
Pour une colonne de presque 48 mètres, il fallait trouver un; monolithe de granit: on le fit extraire dans la carrière de Piterlax, près du golfe de Finlande. Son
extraction ne fut pas une mince affaire, et la pose à la verticale de ce colosse de 450 tonnes le fut moins encore. La tradition voulait qu’une colonne triomphale portât à son faîte la statue du héros que l’on célébrait, comme pour les colonnes Trajane ou Vendôme.
La colonne d’Alexandre Ier, elle, est couronnée d’un ange, œuvre d’Orlovski, représentée une main levée vers le ciel et l’autre tenant une grande croix. L’ange, dont les traits sont ceux d’Alexandre Ier, foudroie du regard un serpent et on devinera sans peine qui désigne le serpent dans ce monument célébrant la victoire sur les armée
napoléoniennes.
La colonne conçue par son auteur français, Auguste de Montferrand, n’est donc pas uniquement triomphale, elle se veut aussi profondément «symbolique», au sens grec du terme (sumballo: rassembler), car elle réunit deux «frères ennemis», Napoléon et Alexandre Ier, cet «Hamiet couronné» qui a toujours admiré et envié le génie militaire de Napoléon.
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