La fuite nette de capitaux privés de Russie s’est poursuivie en janvier, pour atteindre environ 17 milliards de dollars, après s’être établie à plus de 84 milliards de dollars en 2011, a indiqué lundi le vice-ministre du Développement économique Andreï Klepatch.
La fuite des capitaux « s’est établie à environ 17 milliards de dollars », a déclaré M. Klepatch à des journalistes.
En 2011, la sortie des capitaux de Russie avait déjà plus que doublé par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 84,2 milliards de dollars.
Pour expliquer ce phénomène, les dirigeants de la Banque centrale russe ont incriminé à plusieurs reprises le mauvais climat d’investissement en Russie, mettant notamment en cause la bureaucratie et les impôts pesant sur les entreprises.
L’accélération de ce phénomène est aussi due à la crise financière mondiale qui, en rendant les prêts plus difficiles à obtenir, a mis un frein aux afflux de capitaux en Russie, a expliqué récemment l’agence de notation financière Standard and Poor’s dans une étude.
Par ailleurs, les banques russes ont accordé pour 60 milliards de dollars de prêts à des entités russes basées à l’étranger, qui n’ont pas réinvesti cet argent dans le pays, ajoute S&P.
Enfin, « les incertitudes politiques ont augmenté l’an dernier à l’approche de l’élection présidentielle de mars, avec la tenue de manifestations anti-gouvernement à Moscou », poursuit l’agence.
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine, qui se présente le 4 mars prochain pour un troisième mandat présidentiel, est confronté à une vague de contestation sans précédent depuis la victoire aux législatives de décembre de son parti, Russie Unie, à l’issue d’un scrutin marqué par de nombreuses fraudes, selon l’opposition et les observateurs.
« Ces incertitudes politiques ne vont pas forcément disparaître après l’élection présidentielle », avertit S&P, ajoutant: « Il restera encore de nombreuses questions sur le rythme auquel le nouveau gouvernement sera prêt à entreprendre des réformes structurelles ».
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