Dans le cadre d’un projet plus vaste de protection de l’environnement en Russie, Greenpeace s’est engagée à ajouter un certain nombre de territoires de Russie à la liste des patrimoines mondiaux de l’Unesco. L’objectif est d’assurer la pleine protection de la biodiversité en Russie à court terme, mais aussi à long terme, en élaborant des projets d’investissements alternatifs et respectueux de l’environnement.
« Prix Nobel » de la nature
Dès juin 1992, Greenpeace souhaiterait voir figurer sur la liste de l’Unesco ce site de Primorsky Kray en Extrême-Orient (4 millions d’hectares). C’est sans doute l’un des projets les plus pressants, d’autant plus que ce territoire est le dernier refuge de deux espèces en voie de disparition : le tigre et le léopard de Sibérie.Situées à l’extrémité orientale de la Russie, les forêts de Primorsky Kray constituent la plus grande étendue de forêts encore intactes du continent. Les écosystèmes y sont des plus diversifiés et riches, passant progressivement de la forêt boréale au Sud à la taïga subarctique au Nord. Les forêts, montagnes, marécages et rivières de la région servent aussi de refuge à de multiples espèces, telles que l’ours brun, le castor, la loutre, l’aigle à queue blanche et autres espèces animales rares comme le renard polaire.
Cette région est actuellement soumise à de fortes pressions d’ordre économique.
Sikhote-Aline central, Fédération de Russie (Districts de Ternejski, Krasnoarmejski, Dalnegorski et Pozharski, Région de Primorski) est sur la Liste du patrimoine mondial d’UNESCO depuis 2001
La chaîne de montagnes de Sikhote-Alin abrite l’une des forêts tempérées les plus riches et les plus insolites du monde. C’est une zone mixte entre la taïga et les régions subtropicales où des espèces du Sud comme le tigre et l’ours de l’Himalaya cohabitent avec des espèces du Nord comme l’ours brun et le lynx. Le site qui s’étend depuis les sommets de Sikhote-Alin jusqu’à la mer du Japon est important pour la survie de nombreuses espèces menacées comme le tigre de l’Amour.
Le site proposé est représentatif de l’une des régions naturelles les plus particulières du monde. L’association de l’histoire glaciaire, du climat et du relief a favorisé le développement des forêts tempérées et les plus originales du monde. Le taux de plantes et d’invertébrés endémiques, comparé à celui d’autres écosystèmes tempérés, est extrêmement élevé et a donné des assemblages inhabituels de plantes et d’animaux. Par exemple, des espèces subtropicales telles que le tigre et l’ours de l’Himalaya partagent le même habitat avec des espèces typiques de la taïga du nord telles que l’ours brun et le rennes. Le site est également important pour la survie d’espèces en danger telles que harle de Chine, l’aigle pêcheur de Blakiston et le tigre de l’Amour.
Khabarovsk
Khabarovsk est une grande ville de l’Extrême-Orient russe située à la frontière de la Chine.
Cette région russe compte 1,5 million d’habitants (600.000 résidents de la ville de Khabarovsk).
Vaste territoire méconnu, la Sibérie d’Extrême-Orient invite à l’exploration. Ses richesses encore inexploitées en font la jumelle du Far West américain. Depuis le début du XVIIe siècle, les expéditions se succèdent pour l’ouverture de ces territoires à la colonisation.
Conquise d’abord par les Cosaques, peuple libre, né pour l’aventure, dont le chef, Ierofeï Khabarov, donnera son nom à la capitale Khabarovsk et à la province. Au XVIIIe s., le navigateur français La Pérouse viendra mouiller sur ses côtes.
Sur les pas de Dersou Ouzala
Vers la fin du XIXe siècles, les autorités mandatent le Capitaine Vladimir Arséniev pour cartographier ces terres inconnues.
Seules l’estime et l’amitié réciproques qui lient Dersou Ouzala, le guide Nanaï, et le capitaine venu de Saint-Pétersbourg permettront à ce dernier de pénétrer dans ce monde chamanique où l’homme et la nature parlent la même langue.
Vladimir Arséniev est mort en 1930, les récits de ses expéditions et de ses chasses ont fait rêver une jeunesse avide d’aventures au Far East.
Le film de Akira Kurosawa Dersou Ouzala tiré du récit d’Arséniev, nous a, le premier, révélé les paysages de la taïga, ses extrêmes climatiques, et les Nanaï, peuple installé entre l’Oussouri et l’Amour.
L’Extrême-Orient
L’Extrême-Orient du continent fut découvert par les Russes à la faveur des relations russo-chinoises naissantes. A partir du XVIIe siècle, les expéditions se succèderont pour l’ouverture de ces territoires à la colonisation. Les Cosaques, peuple libre né pour l’aventure, s’y installeront les premiers et leur chef, Iérofeï Khabarov, donnera son nom à la capitale Khabarovsk et à la province. Au XVIIIe s., le navigateur français La Pérouse viendra mouiller sur ses côtes avec des botanistes et géographes qui observeront le permafrost.
Les peuples
Cosaques, fonctionnaires, colons et religieux divers, forts de leur légitimité s’installent. Ils rencontrent des peuples autochtones, Goldes ou Nanaï, Oultches et d’autres encore. Ils sont apparentés aux Mongols, parlent une langue qui leur est propre, pratiquent le chamanisme et vivent en parfaite symbiose avec leur terre.
Parmi les explorateurs de l’Extrême-Orient sibérien, le capitaine Vladimir Arséniev nous est mieux connu, grâce à son long compagnonnage avec Dersou Ouzala qui lui a ouvert la région qu’il devait explorer et donné une autre lecture du terrain qu’il était chargé de cartographier. Ses récits ont donné à rêver à tous les aventuriers en herbe de Russie.
Le temps a passé et après celui des tsars qui imposent la religion orthodoxe, le pouvoir soviétique cherche à unifier tous les peuples vivant sur son immense territoire sous une même bannière en éradiquant l’économie traditionnelle. Cette transformation est aujourd’hui accomplie. Ces minorités ethniques sont considérées en voie d’extinction par l’Unesco.
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