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Tioutchev Fédor

Issu d’une famille de très ancienne noblesse où se mêle singulièrement l’usage exclusif de la langue française et le respect des vieilles traditions moscovites, Tiouttchev eut un précepteur remarquable, S. Raïtch, latiniste distingué, poète de renom et participant au renouveau philosophique et littéraire du début du siècle.

Raïtch fit recevoir son jeune élève à la société des Amis des Lettres Russes, qui imprima son adaptation de l’Epître à Mécène.

Inscrit en 1819 à l’Université de Moscou, Tiouttchev y achève ses études en deux ans, entre dans les bureaux du Ministères des Affaires Etrangères à St-Pétersbourg, puis reçoit un poste à l’étranger. Il restera vingt deux ans hors de Russie (dont vingt à Munich).

Sa carrière et sa vie personnelle furent difficiles et traversées de crises douloureuses. Son œuvre poétique fut longtemps la proie du silence. Elle tient en un mince volume. Mais elle compte parmi les plus grandes.

Ce brillant causeur des salons aristocratiques de St-Pétersbourg, cet écrivain politique, disciple de Joseph de Maistre et défenseur de l’autocratie, ce président du comité de la censure (pour les œuvres étrangères) cachait aux yeux du plus grand nombre un poète philosophique d’une rare puissance, dont la lucidité implacable s’est incarnée en quelques-uns des plus beaux chants que connaisse la langue russe.

Son œuvre est composée essentiellement de pièces lyriques très brèves qui joignent à l’évocation de la nature les méditations sur la destinée humaine, ou forment un cycle de poésie amoureuse d’une déchirante grandeur.

« Cette année (2003), nous célébrons le bicentenaire du merveilleux poète russe F.I.Tioutchev – diplomate de carrière, qui a consacré au service diplomatique trente-six ans de sa vie. Il s’acquittait des missions importantes à l’étranger, en particulier, dans les représentations diplomatiques russes à Munich et à Turin, occupait des hautes fonctions dans l’appareil central du ministère. Il se distinguait toujours par son professionnalisme et ses intérêts polyvalents.

On doit à la plume de Tioutchev les vers qui sont devenues les classiques de la littérature russe. Ils sont empreints de l’amour pour la Patrie, reflètent son patriotisme sincère et sans réserve. « Je suis Russe, – écrivait F.I.Tioutchev – Russe de cœur et d’âme, profondément fidèle à ma terre ». La fidélité de Tioutchev à la Russie est certainement un exemple à suivre. En tant que sincère patriote, il souffrait profondément de la tragédie de la guerre de Crimée et, en tant que professionnel, appréciait hautement les succès diplomatiques de notre pays qui avait su ensuite tourner cette page amère uniquement par les moyens politico-diplomatiques – « sans faire bouger canons et rouble ».

Il n’y aurait qu’une chose dont on pourrait de nos jours ne pas convenir avec Fédor Ivanovitch : toute sa spécificité étant, la Russie nouvelle devra être comprise par la raison. Comprise tant par ses propres citoyens que par nos partenaires étrangers. C’est là le sens principal de notre diplomatie publique. C’est dans la prévisibilité et la ligne de continuité que réside le gage du prestige de notre pays dans l’arène internationale. »

I. Ivanov, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie

« On ne peut pas comprendre la Russie par la voie de la raison,
On ne peut pas la mesurer,
Elle a un caractère particulier,
On ne peut que croire en elle! »

Fédor Tioutchev

Tioutchev Fédor

par | 20 Oct 2007 | 0 commentaires

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