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Pétersbourg (Andreï Biely)

Tout Biely est à la jointure entre mort et naissance, entre naissance et mort, qui fait les très grandes œuvres. Pétersbourg est la fin d’un monde, la possible naissance d’un autre, à peine entrevu, dessiné dans le brouillard de la ville la plus fantastique et la plus terroriste du monde. Aussi ce roman-poème nous poursuivra longtemps après la dernière page. Longtemps après que nous aurons laissé Nicolas Apollonovitch absorbé par la lecture du philosophe vagabond ukrainien qu’il lit après la bombe, après sa fuite en Égypte, après la mort du sénateur, retombé en enfance…

Pétersbourg, le chef-d’œuvre de Biely et l’un des grands romans européens du XXe siècle, évoque les balbutiements de la révolution d’Octobre. Il est bâti sur vingt-quatre heures d’attente d’un acte terroriste confié par le Parti à Nikolaï, le fils même de la future victime, le Sénateur Apollon Apollonovitch Ableoukov. Pendant de nombreuses pages, le lecteur suit les différents personnages, vivant différemment les heures qui précèdent l’attentat : le vieux sénateur dépoussière sa bibliothèque ; ailleurs, un meurtre est commis ; quant à Nikolaï, engagé, naguère, en faveur d’un acte politique d’envergure, il se demande à quel saint se vouer. À vingt pages de la fin, un terrible coup de théâtre vient secouer une intrigue qui se perd dans ses propres méandres : la bombe a disparu. On assiste même aux retrouvailles entre Nikolaï et sa mère (alors qu’elle a quitté le domicile familial deux ans auparavant au bras d’un Italien).

Porté par des phrases folles, on parcourt la ville à cent à l’heure, et l’œil de Biely passe sur les choses sans jamais s’arrêter ; il lui arrive de trembler, de sortir du cadre, d’explorer les consciences des uns, l’inconscient des autres, et promener un œil prophétique sur l’Union soviétique…

Inspiré par les événements de 1905 dans la capitale russe, écrit entre 1910 et 1913, publié en 1916 puis remanié en 1922, tout dans Pétersbourg est machination, suspense, infiltration, prémonition d’une apocalypse finale. C’est aussi une épopée délirante, loufoque, grotesque, parfois à la limite du carnavalesque ; le plus souvent, simplement monstrueuse.

andrei-biely.jpgBiographie d’Andréi Biély
Andreï Biely (1880-1934) est le représentant le plus éclatant et le plus inclassable du symbolisme russe. Avec Alexandre Blok, il a contribué à fonder une nouvelle conception de la littérature comme recherche spirituelle. Poète, prosateur, théoricien et philosophe, il est l’auteur, entre autres, du Pigeon d’argent (1910) ou Kotik Letaev (1914). Salué par Mandelstam, Nabokov l’a placé immédiatement après Joyce et Kafka dans son panthéon personnel.

Traduit du russe par Jacques Catteau et Georges Nivat
Suivi de Le « jeu cérébral », étude sur Pétersbourg par Georges Nivat

Un livre mirage, retombée de brouillard, retombée de mots qui persécutent.
Georges Nivat

Date de parution : 22/03/2018
Editeur : Syrtes (Editions des)
ISBN : 978-2-940523-66-5
EAN : 9782940523665
Format : Grand Format
Présentation : Broché
Nb. de pages : 455 pages
Dimensions : 12,1 cm × 20,1 cm × 2,9 cm
Prix : 15,00 €

Pétersbourg (Andreï Biely)

par | 21 Avr 2018 | 0 commentaires

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