Datcha d’Ivan TOURGUENIEV

Sur la route historique des Maisons d’Ecrivains, vous trouverez la célèbre Datcha d’Ivan TOURGUENIEV à BOUGIVAL. Nous vous conseillons la visite de ce lieu proche de Paris, dissimulé dans une forêt de sapins, trop souvent méconnu mais qui revit grâce à la passion de M. et Mme Zviguilsky, conservateurs du musée. N’hésitez pas à rencontrer Madame Zviguilsky qui vous fera partager son enthousiasme pour l’histoire mouvementée et la culture de son pays natal.

Le romancier et nouvelliste russe Ivan Tourguéniev, né à Orel en Russie en 1818, a été lié à la France pendant trente-huit ans. Son premier séjour à Paris date de 1845. Après la guerre de 1870, il s’installe avec le couple Viardot au 48 rue de Douai et achète , à la fin de 1874, une propriété à Bougival, « Les Frênes » où il se fait construire à côté de la Villa Directoire où vivront les Viardot un chalet à la façon des « Datchas » de sa Russie natale.

Il y résidera pendant les mois d’été et d’automne, de 1875 jusqu’à ses derniers jours : atteint d’un cancer à la moelle épinière, il succombera à ses souffrances dans le cabinet à balcon du premier étage, le 3 septembre 1883.

C’est là, dans ce cabinet, qu’il a écrit ou achevé certaines de ses œuvres maîtresses, comme son dernier roman « Terres vierges » et ses « Poèmes en prose ». C’est encore aux « Frênes » que Tourguéniev met la dernière main en 1876 à la traduction russe de « La légende de Saint Julien l’Hospitalier » de Gustave Flaubert qui fut, parmi les écrivains français du célèbre « Groupe des Cinq » (Flaubert, Tourguéniev, Daudet, Zola, Goncourt) son meilleur ami.

Tourguéniev reçut dans sa maison de Bougival Guy de Maupassant et Henry James, les écrivains russes Sollogoub et Saltykov-Chtchédrine, le peintre Vérechtchaguine et d’autres éminents représentants des lettres et des arts. Il voit dans la villa « Les Frênes », chez les Viardot, Camille Saint-Saëns et Gabriel Fauré. Pauline Viardot avait une carrière éblouissante comme cantatrice ; elle était devenue professeur au Conservatoire de Paris et donnait des leçons de chant dans sa maison de Bougival, ainsi que des matinées musicales dans son grand salon du rez-de-chaussée.

Louis Viardot, son mari, ancien directeur du Théâtre Italien de Paris était un historien d’art et un hispaniste: il est l’auteur d’une collection des premiers guides des « Musées d’Europe » et d’une traduction française de « Don Quichotte » de Cervantès, qui fait encore autorité.

L’attachement de Tourguéniev à la France a, certes, une origine sentimentale : un amour de quarante ans pour Pauline Viardot, qu’il a suivi partout en Europe, vivant à ses côtés à Paris, au château de Courtavanel en Brie, à Baden-Baden, à Londres, à Bougival enfin.

Mais surtout l’écrivain russe est lié à la France par sa culture, par sa littérature qu’il connaissait à fond, par sa langue qu’il pratiquait depuis son enfance et qu’il maniait avec aisance, comme en témoigne la volumineuse correspondance qu’il entretint avec ses amis français.
Esprit cosmopolite et penseur libéral, Tourguéniev a contribué par ses écrits à l’abolition du servage en Russie (1861).

Au rez-de-chaussée est présentée une exposition permanente sur la vie de l’écrivain en Russie et en France, ainsi que sur son entourage immédiat: la famille Viardot, les compositeurs, les artistes et les écrivains. On peut y voir, notamment, le piano allemand de Tourguéniev classé monument historique en 1990.

Au premier étage ont été reconstituées deux pièces de l’appartement de Tourguéniev, le cabinet de travail où furent écrites les traductions de Gustave Flaubert, ainsi que les dernières œuvres, et la chambre reconstituée par l’Ecole Boulle d’après le seul témoignage que l’ont eût, un dessin que fit la fille de Pauline Viardot, quelques jours avant la mort de l’écrivain.

Le Musée est ouvert tous les dimanches de Pâques à Noël, de 10 à 18 heures sans interruption, et en semaine sur rendez-vous pour les groupes (visites guidées), au 16 quai Tourguéniev, 78380 Bougival.

Le Président de l’Association
Alexandre ZVIGUILSKY

Datcha d’Ivan TOURGUENIEV

par | 30 Sep 2003 | 0 commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Aucun résultat

La page demandée est introuvable. Essayez d'affiner votre recherche ou utilisez le panneau de navigation ci-dessus pour localiser l'article.