Des dizaines de journalistes ont manifesté jeudi à Kiev pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des tentatives de pressions du gouvernement sur des médias indépendants à l’approche des élections législatives en Ukraine.

Les manifestants, accompagnés de plusieurs députés de l’opposition, se sont réunis devant le parquet général, défiant une interdiction judiciaire de manifester dans le centre de la capitale, selon un correspondant de l’AFP.

Le parquet ukrainien a ouvert cette semaine une enquête pour « collecte et diffusion illégale d’informations confidentielles » après la publication en 2011 par le site Lb.ua de messages sms d’un député partisan du président Viktor Ianoukovitch photographié au Parlement.

La chaîne de télévision TVi, très critique vis-à-vis du régime de M. Ianoukovitch, est accusée de son côté d’avoir fraudé le fisc à hauteur de 300.000 euros.

Les deux médias ont estimé qu’il s’agissait de tentatives des autorités de les museler dans la perspective des législatives prévues pour fin octobre.
Plusieurs partis d’opposition dont ceux de l’ex-Première ministre incarcérée Ioulia Timochenko et du célèbre boxeur Vitali Klitschko ont demandé au gouvernement de mettre fin aux « pressions » sur les médias.

Viktor Ianoukovitch s’est déclaré jeudi « préoccupé » par la situation née de ces poursuites et a chargé le parquet général et le service fiscal de « vérifier la légalité » de ces enquêtes, a annoncé la présidence dans un communiqué.

Ces affaires interviennent trois mois avant les législatives, considérées comme un test pour le régime ukrainien, régulièrement critiqué par l’Occident pour des manquements aux règles démocratiques et accusé de faire pression sur les médias nationaux.