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Poutine, l’homme fort du « tandem » au pouvoir en Russie

L’actuel Premier ministre russe Vladimir Poutine, ex-agent du KGB de 59 ans, reste l’homme fort du « tandem » qui gouverne le pays, et s’apprête après les législatives de dimanche à reprendre en mars le Kremlin, laissé en 2008 à Dmitri Medvedev pour des raisons constitutionnelles.

« Ils ont besoin de grands bouleversements, nous avons besoin de la grande Russie« : la phrase célèbre est du Premier ministre de l’époque tsariste Piotr Stolypine, avant la révolution d’octobre, mais le credo de M. Poutine, qui cite fréquemment son illustre prédécesseur, y ressemble fortement.

A la veille des législatives de dimanche qui doivent confirmer la domination du parti Russie unie qu’il préside, l’ex-agent du KGB a redoublé d’avertissements sur l’absence d’alternative au pouvoir qu’il incarne avec Dmitri Medvedev.

« Il suffit de faire deux ou trois faux pas pour que tout s’écroule si vite qu’on n’ait même pas le temps de s’en apercevoir. Tout tient à un fil chez nous« , a-t-il mis en garde en octobre, se justifiant d’avoir, selon sa propre expression, « serré les boulons » depuis une décennie.

Elu à la présidence russe en mars 2000 après l’époque chaotique de la fin des années 1990, Vladimir Poutine a effectué deux mandats de quatre ans, pacifiant la Tchétchénie au prix d’une guerre meurtrière, reprenant en mains les grands médias, écartant les « oligarques » et mettant au pas les gouverneurs trop entreprenants.

En 2008, frappé par la limite constitutionnelle de deux mandats consécutifs, il propulse à la présidence Dmitri Medvedev, alors vice-Premier ministre et qui lui devait toute sa carrière, pour prendre de son côté la tête du gouvernement.

Mais s’il a respecté une subordination formelle à ce chef de l’Etat de 13 ans son cadet, M. Poutine est clairement apparu comme le véritable homme fort de ce qui a été qualifié par les médias russes de « tandem » au pouvoir en Russie.

Après avoir entretenu l’incertitude sur leur intentions respectives, les deux hommes sont apparus à un congrès de Russie unie en septembre, M. Medvedev annonçant renoncer à briguer un deuxième mandat pour laisser Vladimir Poutine revenir au Kremlin à la présidentielle de mars. L’actuel président deviendra à son tour Premier ministre en mars, selon ce schéma.

Le mandat présidentiel ayant été allongé à 6 ans, M. Poutine pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2024.

Les médias indépendants et l’opposition ont aussitôt avancé des comparaisons avec l’ex-dirigeant soviétique Leonid Brejnev, resté 18 ans au pouvoir, de 1964 à sa mort en 1982.

« Roosevelt s’est fait élire quatre fois » dans les Etats-Unis d’avant-guerre, a rétorqué M. Poutine en octobre, invoquant également l’exemple du général de Gaulle en France.

L’ex-agent soviétique en RDA, passé dans les années 1990 par un poste à la mairie de sa ville natale, Saint-Pétersbourg, avant d’être appelé à Moscou où il a dirigé le FSB (service fédéral de sécurité), a du reste ouvertement affiché sa nostalgie de la grandeur du pays à l’époque communiste.

L’URSS n’était rien d’autre que « la grande Russie« , a-t-il déclaré dernièrement. Il avait un jour qualifié la disparition de l’Union soviétique en 1991 de « plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle« .

Mais s’il reste très populaire Vladimir Poutine a vu sa cote baisser dans les sondages ces derniers mois, alors que les critiques féroces et ironiques se multiplient sur l’internet, devenu le principal espace d’expression critique en Russie.

Selon le Centre Levada, institut de sondage indépendant, au 1er novembre la proportion de Russes approuvant son travail avait baissé en un an d’une vingtaine de points, à 61% contre 38% de mécontents.

Dans un incident inédit depuis son arrivée au pouvoir en 2000, M. Poutine a été hué et sifflé le 20 novembre par des spectateurs apparemment hostiles à l’issue d’un combat d’arts martiaux au stade olympique de Moscou alors qu’il venait féliciter le vainqueur.

Les spectateurs huaient la sortie du perdant, un Américain, a assuré le porte-parole de M. Poutine.

Poutine, l’homme fort du « tandem » au pouvoir en Russie

par | 2 Déc 2011 | 0 commentaires

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