La Russie a marqué samedi le 150e anniversaire de Piotr Stolypine, Premier ministre du dernier tsar Nicolas II, qui avait tenté en vain de moderniser la Russie impériale et héros de la Russie de Vladimir Poutine.

Né le 14 avril 1862 et assassiné en 1911 dans un théâtre de Kiev, en présence du tsar Nicolas II, Stolypine compte parmi ses admirateurs l’homme fort de Russie Vladimir Poutine qui prend ses fonctions au Kremlin en mai pour un troisième mandat.

Le musée historique sur la place Rouge lui consacre une explosition intitulée « Dernier héros de l’empire » alors que la télévision d’Etat a diffusé un documentaire élogieux tourné par Nikita Mikhalkov (Soleil trompeur), le cinéaste nationaliste proche du Kremlin.

« Plusieurs représentants de la bureaucratie russe moderne considèrent Stolypine comme un homme d’Etat idéal. Ils sont fascinés par ses phrases laconiques sur la grande Russie », a écrit le quotidien économique Vedomosti dans un éditorial.

Le Premier ministre Vladimir Poutine qui préside le comité d’organisation des célébrations consacrées à Stolypine avait posé en juillet la première pierre au monument à l’homme d’Etat tsariste.

Il avait alors fait l’éloge du parcours de Stolypine, en faisant apparemment la comparaison avec son propre parcours et sommé ses ministres de donner au moins un mois de salaire pour financer ce monument.
« Il a pris les commandes à un moment difficile et dramatique de fracture politique et sociale alors que le terrorisme représentait une menace pour l’intégrité territoriale de la Russie », avait-il souligné.

Stolypine, nommé Premier ministre en 1906, un an après d’importants troubles sociaux, inaugura une réforme agraire qui favorisa l’émancipation des paysans tout en luttant contre les révolutionnaires.

« Donnez-moi 20 ans de calme à l’intérieur et à l’extérieur et vous ne reconnaîtrez plus la Russie », soulignait-il.

Sa formule « Ils ont besoin de grands bouleversements, nous avons besoin de la grande Russie » est entrée dans les manuels russes.

Les célébrations tombent au moment où le régime de Vladimir Poutine est confronté à une vague de contestation déclenchée par les élections législatives en décembre et présidentielle en mars jugées frauduleuses par l’opposition et les observateurs indépendants.