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L’affaire Kozlov, exemple d’une justice aux ordres pour l’opposition

L’opposition qui a manifesté samedi à Moscou contre Vladimir Poutine et exigé « la libération des prisonniers politiques » a fait de l’affaire Kozlov un cas emblématique des dérives d’une justice accusée d’être corrompue et aux ordres du pouvoir russe.

L’homme d’affaires Alexeï Kozlov a été condamné en 2009 à Moscou à huit ans de camp pour détournement de fonds, peine réduite ensuite à cinq ans. La Cour suprême a annulé cette condamnation en septembre dernier et ordonné un nouveau procès. Kozlov a été libéré après plus de trois ans de détention.

La Cour suprême a pris cette décision, extrêmement rare en Russie, après une campagne très active menée par l’épouse de Kozlov, la journaliste Olga Romanova. La journaliste et son mari assurent que l’affaire a été fabriquée de toutes pièces par un ancien partenaire de Kozlov aidé par des juges et des enquêteurs.

Plusieurs représentants de l’opposition, dont la journaliste Zoïa Svetova et la présentatrice vedette de la télévision Ksénia Sobtchak, ont évoqué samedi le cas Kozlov et appelé les manifestants à se rendre dimanche devant le tribunal de Moscou où a lieu son nouveau procès.

Olga Romanova a révélé dans ses articles de nombreux cas similaires à celui de son mari, des hommes d’affaires condamnés dans des procès apparemment fabriqués, victimes d’un concurrent qui a payé la justice et la police pour arriver à ses fins.

« Plusieurs dizaines de milliers d’hommes d’affaires sont actuellement injustement détenus après un procès truqué », a indiqué à l’AFP Iana Iakovleva, fondatrice de l’ONG Business-Solidarnost, qui s’occupe de cas de ce genre.

Cette pratique est l’une des dérives de la justice dénoncées par l’opposition qui réclame par ailleurs la libération de plusieurs personnes condamnées pour corruption, détournement de fonds, espionnage ou trafic de drogue, mais considérées comme des prisonniers politiques.

Le cas le plus célèbre est celui de Mikhaïl Khodorkovski et de son associé Platon Lebedev, détenus depuis 2003 pour crimes économiques et dont la peine s’achève en 2016. Tous les deux ont été arrêtés alors que M. Khodorkovski, patron à l’époque du géant pétrolier Ioukos, était en conflit ouvert avec le Kremlin pour avoir notamment financé l’opposition.

L’affaire Kozlov, exemple d’une justice aux ordres pour l’opposition

par | 11 Mar 2012 | 0 commentaires

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