Des amendes de 400 à 700 euros ont été requises mardi à Cherbourg contre 18 militants de Greenpeace et 18.000 euros contre l’organisation écologiste pour entrave à la circulation de trains d’uranium appauvri à destination de la Russie en décembre 2009 et janvier 2010.
« L’action citoyenne militante contribue au débat démocratique », a déclaré à la barre Yannick Rousselet chargé des questions nucléaires à Greenpeace France, contre qui l’amende la plus forte a été requise.
Le militant a estimé que les actions en cause ont « abouti à l’arrêt de l’exportation de ces déchets » radioactifs en Russie.
Areva qui affirme que cet uranium est réutilisé et n’est donc pas un déchet a annoncé au printemps 2010 la fin de ces transports, médiatisés depuis la diffusion en octobre 2009, sur Arte de l’enquête de Laure Noualhat et Éric Guéret, « Déchets : le cauchemar du nucléaire ».
Selon Greenpeace France qui était représentée au procès par son directeur général, Pascal Husting, seule « une infime partie » de l’uranium est réutilisée.
« La loi est appliquée ici, discutée ailleurs », a argumenté le procureur Eric Bouillard, « la loi c’est le code qui nous permet de vivre ensemble » indiquant aux militants qu’ils n’avaient pas à « décider de principes supérieurs à la loi ».
« Je ne suis pas sûr que la non-violence (invoquée par les militants ndlr) soit vue par tout le monde de la même manière. Quand on est dans le Paris-Cherbourg à ce moment là et qu’on va travailler, je ne suis pas persuadé qu’on voit la non-violence au bout ».
Le magistrat n’a toutefois pas requis de prison, « pas même avec sursis », car il a estimé qu’il s’agissait là « d’un type de délit particulier ».
Une audience civile doit avoir lieu ultérieurement pour éventuellement dédommager la SNCF qui estime à 162 minutes le retard engendré par ces actions.
Le tribunal correctionnel de Cherbourg, examinait trois actions de blocage organisées à Cherbourg dans la nuit du 6 au 7 décembre 2009 et dans la nuit du 24 au 25 janvier 2010, où l’uranium a été chargé sur des bateaux, et à Hemevée, à 27 km au sud de Cherbourg.
Le tribunal rendra sa décision le 1er mars.
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