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La Russie célèbre avec fierté les 70 ans de Stalingrad

La Russie a célébré samedi avec fierté les 70 ans de la victoire soviétique dans la bataille de Stalingrad, tournant stratégique majeur de la Seconde Guerre Mondiale et toujours glorifiée par les Russes pour lesquels l’Europe fut alors sauvée du nazisme.

Pour l’occasion, Volgograd a même repris son ancien nom de Stalingrad. Cette ville des rives de la Volga s’est aussi parée d’une multitude de drapeaux et d’affiches à la gloire des héros et des vainqueurs de la bataille.

Le président russe Vladimir Poutine s’est lui-même rendu sur place. Il a notamment déposé avec des anciens combattants des couronnes de fleurs devant la Statue de la Mère-Patrie, haute d’environ 85 mètres.

La bataille de Stalingrad « est un des exemples les plus remarquables d’héroïsme dans le monde« , a-t-il déclaré.

« Stalingrad restera pour toujours un symbole d’unité et d’invincibilité de notre peuple, un symbole de véritable patriotisme, un symbole de la grande victoire du soldat-libérateur soviétique« , a poursuivi M. Poutine, selon des images de la télévision russe.

Des milliers de personnes, toutes générations confondues, s’étaient réunies dès le matin dans le centre-ville pour assister à un défilé militaire aux couleurs de l’Armée rouge.

« Je me souviens de mes amis qui sont morts ici« , a déclaré à l’AFP Piotr Chabarov, 89 ans, un ancien combattant à Stalingrad, revenu exprès dans cette ville du sud-ouest de la Russie pour les célébrations.

Des représentants du pouvoir, notamment le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine, des anciens combattants et des membres du parti communiste ont aussi déposé des couronnes de fleurs et des oeillets rouges devant la flamme du soldat inconnu située dans l’Allée des Héros.

Face à eux, des membres de la foule tenaient une banderole sur laquelle il était écrit « Merci pour la victoire! ».

« C’est important d’éduquer la jeunesse et de lui inculquer l’amour de la patrie », a estimé Tatiana, une jeune femme de 26 ans.

En plein regain de patriotisme, les autorités russes ont mis un point d’honneur à commémorer l’évènement.

« La bataille de Stalingrad est le symbole le plus éclatant de la Grande guerre patriotique (nom donné à la Seconde guerre mondiale en Russie), la guerre est toujours vivante dans la mémoire des gens qui l’ont vécue et celle de leurs proches », a noté l’historien Vitali Dymarski.

2 février 1943 : les troupes du maréchal allemand Friedrich von Paulus capitulent, encerclées par l’Armée rouge au terme d’une bataille acharnée engagée en juillet 1942 dans cette ville, point de passage essentiel vers le Caucase et ses riches ressources en pétrole.

Cette reddition est la première de l’armée nazie depuis le début de la guerre, et changera le cours du conflit aussi bien sur le plan stratégique que psychologique en Union soviétique, démoralisée jusque-là par plusieurs défaites cuisantes.

Mais la bataille est aussi l’une des plus meurtrières de l’histoire : rasée dès le début par des bombardements aériens allemands, Stalingrad est ensuite, pendant plus de six mois, le théâtre de combats de rue d’une violence inouïe, opposant les troupes nazies aux soldats et civils soviétiques, auxquels Staline avait ordonné peu avant « Pas un pas en arrière! ». Pendant cette période, les combattants doivent aussi lutter contre d’autres ennemis redoutables, l’hiver russe et la famine.

Au total, la bataille a fait jusqu’à deux millions de morts, tous camps confondus, selon des chiffres officiels russes.

Tsarytsine à l’époque impériale, la cité avait été rebaptisée du nom du dirigeant soviétique Joseph Staline en 1925, avant de devenir Volgograd, en 1961, au cours de la déstalinisation entamée par Nikita Khrouchtchev.

Des nostalgiques de l’URSS et des anciens combattants demandaient depuis des années de lui rendre le nom de Stalingrad.

Réagissant sur Twitter à la décision de le faire pour les célébrations, M. Rogozine n’a pas caché son enthousiasme.

« C’est la décision la plus sage pour le moment », a-t-il écrit.

« C’est une bêtise », a cependant déclaré à l’AFP une habitante retraitée, Larissa : « on surestime le rôle de Staline dans la guerre. Il était sanguinaire ».

Selon un sondage d’octobre 2012 de l’institut indépendant Levada, seuls 18% des Russes sont en faveur d’un retour au nom de Stalingrad, et 60% y sont opposés. Le Kremlin s’est bien gardé jusqu’à présent de trancher.

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par | 3 Fév 2013 | 0 commentaires

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