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Une fusillade dans une école à Kazan fait plusieurs morts

Selon les autorités russes, un jeune homme soupçonné d’être l’un des tireurs présumés a été arrêté. Vladimir Poutine a ordonné de revoir les règles régissant le port d’armes.

Il s’agit de la plus grave fusillade dans un établissement scolaire depuis 2018 en Russie, où ce genre de drame est relativement rare et où le contrôle des armes est strict. Au moins neuf personnes, selon un nouveau bilan, ont été tuées mardi 11 mai dans une école de Kazan, capitale du Tatarstan, république du centre de la Fédération de Russie. L’un des tireurs présumés, un adolescent, a été interpellé.

Le tueur a fait neuf morts, selon le dirigeant du Tatarstan, sept enfants de 4e et deux enseignantes de 26 et 55 ans. « Nous avons perdu sept enfants, des élèves, quatre garçons et trois filles. De plus, nous avons perdu un enseignant [et] une autre femme [aussi enseignante]. Au total, nous avons perdu neuf personnes », a déclaré Roustam Minnikhanov. Les autorités ont précisé qu’au moins vingt autres personnes, dix-huit enfants et deux adultes, ont été hospitalisées. « Parmi elles, six mineurs sont dans un état grave et en soins intensifs », a déclaré leur porte-parole, Lazzat Khaïdarov. Selon l’agence de presse locale Tatar-inform, les victimes hospitalisées ont entre 7 et 62 ans.

« L’assaillant a été arrêté et son identité a été déterminée. Il s’agit d’un habitant de la région né en 2001 », a révélé le comité d’enquête de Russie dans un communiqué, disant avoir ouvert une enquête pour « meurtre », qui semble exclure dans l’immédiat un mobile d’ordre terroriste.

D’après le président Minnikhanov, le suspect âgé de 19 ans « avait un permis de port d’armes ». Cet ancien élève de l’école avait, plus tôt dans la journée, laissé sur les réseaux sociaux un message annonçant son intention de tuer. Il avait créé un compte sur Telegram au nom de « Dieu » et portait un masque avec la même inscription. Les enquêteurs ont fait fuiter une vidéo où l’interpellé est attaché à un banc et où il explique, agité: « Je me suis rendu compte que j’étais Dieu il y a deux mois. (…) Je déteste tout le monde. »

Le président russe, Vladimir Poutine, a d’ores et déjà présenté ses condoléances aux familles des victimes et ordonné de revoir les règles régissant le port des armes. « Le président a ordonné que soit élaboré d’urgence un nouveau cadre concernant le type d’arme autorisé à la circulation au sein de la population civile en tenant compte du type » utilisé lors de la fusillade à Kazan, a précisé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Journée de deuil mercredi

C’est dans la matinée de mardi, vers 9h30 (8h30 en France), que le jeune homme a ouvert le feu sur les élèves de l’école n°175 qui compte, selon le site du ministère de l’enseignement local, 1049 élèves et 57 collaborateurs. Des images diffusées par des témoins sur les réseaux sociaux montrent des enfants ou des adolescents sautant des fenêtres du bâtiment de trois étages pour s’enfuir. Sur d’autres, on peut voir des personnes ensanglantées allongées sur l’herbe en train de recevoir de l’aide.

La présence d’un deuxième assaillant qui aurait été tué par la police, mentionnée par les agences de presse Interfax, RIA Novosti et TASS, n’a pour l’heure pas été confirmée officiellement. Le Kremlin a annoncé l’envoi de Moscou à Kazan d’un avion spécial avec des médecins, des psychologues et du matériel médical. Il a aussi promis un examen de la sécurité dans les écoles.

Les autorités du Tatarstan ont annoncé le renforcement des dispositifs de sécurité dans les autres établissements scolaires de la ville et l’instauration d’un régime antiterroriste, qui permet un déploiement de forces plus important. Kazan, qui compte plus de 1,2 million d’habitants, est située environ 700 kilomètres à l’est de la capitale russe. Une journée de deuil a été décrétée pour mercredi dans la petite république de la Fédération de Russie.

Des dizaines de projets d’attaques déjouées ces dernières années

Cette fusillade rappelle celle d’octobre 2018, lorsqu’un lycéen avait tué 19 personnes avant de se donner la mort dans un lycée de Kertch, ville de la péninsule ukrainienne de Crimée que la Russie a annexée en 2014. Le président russe, Vladimir Poutine, avait blâmé « la mondialisation » pour cette tuerie, estimant que le phénomène des fusillades dans les écoles provenait des Etats-Unis.

En novembre 2019, un élève avait été tué et trois autres blessés par un camarade qui s’est ensuite donné la mort dans un lycée technique à Blagovechtchensk, petite ville de l’Extrême-Orient russe à la frontière avec la Chine.

Les autorités ont aussi affirmé avoir déjoué ces dernières années des dizaines de projets d’attaques d’établissements scolaires, des affaires impliquant souvent des adolescents. En février 2020, les services de sécurité russes (FSB) ont ainsi arrêté deux jeunes, nés en 2005 et de nationalité russe, qui étaient actifs sur divers sites Internet où ils faisaient l’apologie de meurtres et du suicide. Selon les enquêteurs, ils prévoyaient d’attaquer un établissement scolaire à Saratov, sur la Volga.

D’autres fusillades ont endeuillé la Russie. Elles ont le plus souvent eu lieu sur des installations militaires et étaient le fait de conscrits ayant subi le bizutage de pairs. En novembre 2020, trois militaires ont ainsi été tués par un camarade dans la région de Voronej (Ouest), et un peu plus d’un an plus tôt huit personnes avaient été tuées sur une base militaire sibérienne par un camarade.

Autre affaire retentissante, un tireur solitaire s’était attaqué en décembre 2019 au siège du FSB à Moscou. Son mobile n’a jamais été révélé. L’homme est parvenu à tuer deux agents des services spéciaux avant d’être tué.

Une fusillade dans une école à Kazan fait plusieurs morts

par | 11 Mai 2021 | 0 commentaires

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