La justice russe a condamné, ce vendredi soir, l’homme d’affaires Philippe Delpal, l’investisseur américain Michael Calvey et leurs collègues à des peines avec sursis dans un dossier ayant bousculé les milieux d’affaires occidentaux en Russie.

Il avait été arrêté le 14 février 2019 et n’a cessé, depuis, de clamer son innocence. Le banquier d’affaires Philippe Delpal, qui a exercé l’essentiel de sa carrière en Russie, a été condamné à du sursis, ce vendredi par un tribunal russe, dans le cadre d’une vaste affaire de détournement de fonds. Comme lui, ses collègues échappent à la prison ferme.

Philippe Delpal a été condamné à quatre ans et six mois de prison avec sursis. Son collègue américain, l’investisseur Michael Calvey, écope lui de cinq ans et six mois avec sursis. Leurs collègues russes Alexeï Korditchev, Vagan Abgarian, Maxime Vladimirov, Alexandre Tsakounov et Ivan Ziouzine se sont vus infliger des peines allant de trois ans et six mois à cinq ans de prison avec sursis.

La culpabilité de tous les condamnés a été « entièrement prouvée », estime la juge Anna Sokova. Celle-ci a toutefois mis en avant des « circonstances atténuantes », notamment pour Michael Calvey et Philippe Delpal qui ont des enfants mineurs à leur charge et n’ont jamais été jugés avant ce procès.

Calvey et Delpal, des investisseurs respectés

En 2019, l’affaire avait provoqué une onde de choc pour les milieux d’affaires étrangers en Russie. Elle portait sur le détournement de 2,5 milliards de roubles (environ 28 millions d’euros) dans le cadre d’un litige avec le banquier russe Artiom Avetissian, un de leurs anciens alliés exerçant pour la banque Vostotchny.

Depuis le début de l’enquête, des voix influentes dans les milieux économiques russes et étrangers ont publiquement défendu la cause de ces hommes d’affaires, des investisseurs respectés en Russie depuis de nombreuses années.

Assigné à résidence depuis août 2019 – une assignation légèrement assouplie en novembre 2020 -, Philippe Delpal avait plaidé non coupable comme l’ensemble de ses collègues.

Pour chacun d’entre eux, pas de doute : cette procédure était une tentative de pression d’Artiom Avetissian, désireux de mettre la main sur la banque Vostotchny.