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L’Académie des Sciences russes

L’Académie impériale des Sciences russes, dont les bases furent posées par Pierre le Grand à St-Pétersbourg, en 1724, ne fut réalisée que sous Catherine I, en 1725.

La Grande Académie des Sciences

Les Académies des sciences sont des organismes publics autonomes. Elles reçoivent un financement direct de l’Etat, qu’elles sont chargées de redistribuer aux établissements et instituts de recherche dont elles ont la tutelle.

Outre la Grande Académie des Sciences, consacrée quasi exclusivement aux sciences exactes, il existe cinq autres Académies :

  • l’Académie russe des sciences agricoles (ARSA), successeur de l’organisme créé en 1929 dans le but de servir de support scientifique au secteur agricole collectivisé ; il existe 4 centres de recherche régionaux, à Moscou, Saint-Pétersbourg, Vladivostok et Kirov ;
  • l’Académie russe des sciences médicales (ARSM), créée en 1944, participe aux programmes sur la santé publique, la recherche médicale et l’environnement ;
  • l’Académie russe de l’éducation (ARE), créée en 1943, effectue des travaux de recherche dans les domaines de la pédagogie ou de la psychologie ; elle est chargée de la formation continue des cadres pédagogiques, et comprend des établissements scolaires connus pour leurs expériences d’innovation éducative ;
  • l’Académie russe de l’architecture et de l’ingénierie civile (ARAIC) a été créée en 1992, avec un objectif principal d’évaluation des programmes architecturaux, de planification urbaine et de sciences et technologies ;
  • l’Académie russe des arts (ARA) est l’héritière de l’Académie de la sculpture, des arts et de l’architecture fondée en 1757 ; elle comprend 7 départements thématiques, 2 instituts éducatifs (à Moscou et Saint-Pétersbourg) et 2 unités de recherche.

L’Académie des Sciences de Russie (ASR), est dirigée par un Président élu tous les 5 ans (actuellement M. Iouri Oussipov) et un Praesidium de 52 membres, élu par l’Assemblée Générale de l’ASR. Celle-ci comprend, après les dernières élections, 513 membres et 739 membres-correspondants. Parmi eux, on compte 37 femmes et 45 étrangers de 14 pays différents, dont 8 Français et 5 Prix Nobel.

Depuis la restructuration, l’ASR compte 9 départements scientifiques (contre 18 auparavant) : pour les sciences mathématiques ; les sciences physiques ; les technologies de l’information et des systèmes calculateurs ; l’énergétique du génie mécanique, de la mécanique et des processus de gestion ; la chimie et la science des matériaux ; les sciences biologiques ; les sciences de la terre ; les sciences sociales ; les sciences historico-philologiques.

Ces deux derniers domaines, qui n’ont fait leur entrée qu’à la fin du 19è et au début du 20è siècles par le biais de la linguistique, de la philologie, puis de l’histoire, se sont développés rapidement ces deux dernières décennies.

Outre les centres de Moscou et Saint-Pétersbourg, l’ASR couvre l’ensemble du territoire russe via trois antennes régionales : la branche de l’Extrême-Orient, la branche Sibérienne et la branche de l’Oural.

Conçue dès l’origine comme un lieu tant de recherche que d’enseignement (et dotée à cette fin d’un lycée et d’une université), ce qui la distinguait de ses voisines européennes, l’Académie des Sciences de Russie participe activement à la mission d’enseignement :

  • dans ses centres d’enseignement et de recherche, instituts, et universités académiques ;
  • plus de la moitié des membres de l’ASR occupent des fonctions d’enseignement, à titre permanent ou occasionnel ; les liens sont notamment très étroits avec l’Université Lomonossov.

L’Académie participe également à la diffusion de la culture scientifique. Une commission pour l’éducation scolaire est chargée d’une réflexion sur le contenu des programmes de sciences à l’école. Par ailleurs, l’ASR publie plusieurs revues scientifiques destinées au grand public.

Au 1er janvier 2003, 116 479 personnes, dont la moitié de chercheurs, travaillent dans établissements qui dépendent de l’ASR (plus de 1 000 instituts de recherche et centres scientifiques).

Le budget de l’ASR était de 15,1 millions de roubles en 2003, en augmentation de 27,4 % par rapport à 2002. Ce budget représente 0,78 % du budget de la Fédération de Russie, et près de 38 % du budget de la recherche et développement.

Histoire

L’Académie impériale des Sciences russes, dont les bases furent posées par Pierre le Grand à St-Pétersbourg, en 1724, ne fut réalisée que sous Catherine I, en 1725. Sous la présidence de Cyrille Razoumovski, fils de l’ancien favori d’Élisabeth, l’Académie des sciences, fondée par Pierre le Grand et Catherine Ire, commençait à faire parler d’elle : elle publiait des livres et des traductions et composait un étonnant cabinet des curiosités ‘Kounstkamera’.

Saint-Pétersbourg, qui n’avait encore que 74 000 habitants, prenait figure de capitale en 1724. L’Italien Rastrelli bâtissait le Palais d’Hiver, le monastère de Smolny pour les filles de la noblesse, traçait le plan de Tsarskoé Sélo (le Versailles russe) et le palais de l’Académie des sciences. Montée sur le trône en 1762, Catherine II a pour ambition de poursuivre l’œuvre civilisatrice de Pierre 1er. Protectrice des lumières, elle lit l’Esprit des lois de Montesquieu, dont elle s’inspire pour rédiger son Nakaz, et achète les bibliothèques de Voltaire et de Diderot. Le frère de Potemkine traduit Rousseau, Ivan Ivanovitch Betski, le conseiller de l’impératrice s’inspire directement des idées de Rousseau pour rédiger ses projets d’établissements d’enseignement impériaux.

Pierre le Grand avait tenté de répandre chez ses sujets quelques éléments de civilisation. Un demi-siècle plus tard, Catherine II tenait à compléter l’œuvre de Pierre Ier en accordant son soutien à tous ceux dont le talent contribuait à imposer l’image d’une Russie devenue l’égale de l’Europe dans la diffusion des Lumières.

Mikhaïlo Vassiliévitch Lomonossov, grand philologue et savant russe s’efforça de développer la science russe encore balbutiante, et se querella avec les Allemands qui dirigeaient l’Académie. Occupant de son activité proprement encyclopédique l’intervalle qui sépare les deux règnes, Lomonossov représente avec éclat le type même de l’intellectuel, inconnu jusqu’alors dans un pays aux traditions culturelles presque exclusivement populaires et religieuses : « Il fut à lui seul notre première Université », disait Pouchkine.

Le premier professeur à l’Académie des sciences et le premier académicien russe en chimie, Mikhaïl Vassiliévitch LomonossovNé près de Kholmogory, dans le gouvernement d’Arkhangelsk, fils de pêcheur, Mikhaïl Vassiliévitch Lomonossov apprit à lire et à écrire auprès d’un paysan durant les longues veillées d’hiver, s’intéressa beaucoup à la grammaire slave, qu’il sut bientôt par coeur. En décembre 1730, il s’enfuit secrètement de la maison paternelle, gagna la grande cité à pied en se cachant dans un convoi de poissons, se fit admettre dans une école claustrale et, au bout de quatre ans, fut envoyé à l’Académie de Kiev.

Il apprit les langues anciennes, surtout le latin qui lui servit de moyen de communication avec les savants européens, à l’Académie slavo-gréco-latine, où les conditions d’existence étaient plutôt misérables : « Touchant une bourse de trois kopecks par jour, je ne pouvais en consacrer plus d’un demi au pain, un autre demi au kvas, réservant le reste pour le papier, les chaussures et autres nécessités de l’existence. J’ai passé ainsi cinq années sans renoncer à la science. »

Au début de 1736, il fut envoyé à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, qui lui permit d’accroître ses connaissances à l’étranger. À Marbourg, il étudia la physique avec Christian Wolff (1679-1754), et cultiva en même temps les belles lettres. En 1739, à Freyberg, il s’initia à la chimie, à la géologie et à l’industrie minière. Rentré en Russie en 1741, il ne tarda pas à être remarqué par la nouvelle impératrice Élisabeth Pétrovna, et fut nommé professeur de chimie à l’Académie des sciences, en août 1745. Il s’efforça de développer la science russe encore balbutiante, et se querella avec les Allemands qui dirigeaient l’Académie. Il s’occupa d’abord de physique, puis de chimie, et, dans la dernière partie de sa vie, surtout de sciences naturelles et appliquées.Il fut nommé aussitôt membre adjoint de l’Académie des sciences.

Il devint par la suite membre titulaire de l’Académie (1751), directeur du gymnase et de l’université (1760), conseiller d’État (1764). Nommé en 1758 directeur du département de géographie à l’Académie, il lança une vaste enquête topographique, ethnique et économique, dont il ne put exploiter les résultats, car ils mirent plus de dix ans à parvenir ! Vers la fin de sa vie, la plus curieuse activité de Lomonossov fut la confection de plusieurs belles mosaïques (La Bataille de Poltava , Pierre le Grand ), grâce à ses expériences sur la coloration du verre ; une équipe de techniciens formés par lui mena à bien une partie de ses projets.

Il mourut à Denissovska au moment où l’impulsion de Catherine II et le progrès des Lumières commençaient d’animer le vaste empire russe. Catherine II lui fit des funérailles magnifiques, et son corps fut inhumé dans l’église Saint-Alexandre-Nevsky, où Voronzov lui a fait construire un tombeau. Un autre monument lui a été élevé à Arkhangelsk en 1838. Il a eu parmi ses contemporains la réputation d’un illustre savant, et Euler a parlé dans les termes les plus enthousiastes de ses travaux sur la physique, la chimie, la minéralogie et la métallurgie. Mais il a été plus admiré encore comme écrivain.

Le « père de la littérature russe moderne », comme on l’a surnommé, a réalisé une véritable évolution de la langue russe, qu’il a à la fois polie et considérablement enrichie. Ses célèbres poésies comprennent : deux volumes d’odes, parmi lesquelles on remarque surtout ses Méditations du soir et du matin sur la grandeur de Dieu, qui ont été traduites en français, un poème épique en deux chants sur Pierre Ier, la Petriade, deux tragédies dans le genre français, des hymnes religieux, des cantiques, des chants profanes, etc. On lui doit en outre une Histoire de la Russie, une Chronologie russe, une bonne grammaire russe, toutes de grande valeur et un Cours de rhétorique !

L’Académie des Sciences russes

par | 18 Mar 2000 | 0 commentaires

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