Natalia Vassilieva, une assistante du juge Viktor Danilkine qui a également rempli les fonctions de porte-parole du tribunal lors de ce procès, a fait ces révélations dans un entretien au quotidien en ligne libéral gazeta.ru et à la chaîne privée Dojd.
« Depuis le début, avant même que (le juge) Danilkine ne passe à l’énoncé du jugement, le contrôle était permanent », révèle cette employée de justice dans ce long entretien, qu’elle entame en estimant qu’il aura pour elle « des conséquences ».
« Danilkine a commencé à écrire le verdict. Je soupçonne que ce qui était dans ce verdict ne satisfaisait pas les instances supérieures. Et il a reçu un verdict différent qu’il a dû annoncer », ajoute-t-elle.
Selon elle, « lorsque les choses n’allaient pas dans le sens souhaité », le juge « devait informer le Tribunal central de Moscou et recevait des instructions sur l’attitude à avoir ».
« Je peux dire que toute la communauté judiciaire est parfaitement consciente que c’est un dossier sous influence », ajoute-t-elle.
« De telles affaires politiques sont orientées à l’avance vers une issue précise », souligne-t-elle.
Le Tribunal de la ville de Moscou a réagi en dénonçant une « provocation », niant toute pression lors de la tenue du procès et de l’énoncé du verdict.
Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron du groupe pétrolier Ioukos et son principal associé Platon Lebedev, incarcérés depuis 2003, et condamnés en 2005 à huit ans de détention pour escroquerie et évasion fiscale, ont vu le 30 décembre dernier leur peine prolongée jusqu’en 2017 pour vol de pétrole et blanchiment.
Ce deuxième procès a été considéré par de nombreux observateurs comme la suite d’un règlement de comptes politique avec un homme d’affaires qui avait tenu tête au Kremlin et finançait l’opposition. Le jugement a été critiqué par nombre de capitales occidentales.
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