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Le film russe ‘L’Italien’ a provoqué une prise de conscience en Russie

‘L’Italianetz’ déclenche un étonnant processus d’adoption en Russie : des personnalités de tous horizons se sont engagés à adopter des orphelins russes, comme le Ministre russe de la santé Mikhail Zourabov, la célèbre journaliste russe Svetlana Sorokina, Madame Nicole de Gaule, nièce du général de Gaule qui a adopté un petit orphelin de Volgograd, sans oublier un grand ami de la Russie, M. Gerhard Schröder, Chancelier de la République fédérale d’Allemagne, qui a adopté deux enfants de St-Pétersbourg.

Russie, 1998, la dévaluation du rouble frappe de plein fouet le pays. Les couches sociales les plus pauvres, déjà fragilisées par les impitoyables lois de la nouvelle dictature économique imposées par le « libre » marché, sont encore plus vulnérables. Les jeunes qui sont nés dans ce nouveau contexte, ne peuvent plus compter ni sur une aide sociale, ni sur la cellule familiale qui, en pleine désintégration n’a plus les moyens de les aider ou de les prendre en charge.

C’est la misère. C’est la famine. Les premières victimes sont les enfants et les adolescents qui, faute de points de repère, vivent régulièrement livrés à eux-mêmes dans les rues de la Russie néo-libérale. Ils sont plus d’un million… dans l’indifférence totale. Les orphelinats sont dépassés par cette réalité et leur budget suffit à peine pour la nourriture des enfants.

En 2005, le parquet de la région de Moscou a diligenté une enquête sur le financement des institutions accueillant des orphelins et des enfants privés de soutien parental. Les conclusions ont montré que le financement budgétaire des institutions pour enfants abandonnés est «insuffisant, inégal et tardif ».

En 2005, le réalisateur russe Andreï Kravchuk tourne le film « L’Italien » qui reflète le malaise de la société russe.

Le film « L’Italien (Italianetz) »

Réalisé par Andreï Kravchuk

Avec Kolia Spiridonov, Youri Itskov, Dariya Lesnikova
Durée : 1h 30min

Année de production : 2005
Titre original : Italianetz

Italianetz2.jpgUne famille italienne vient dans une ville provinciale russe pour adopter un enfant. Le petit Vanya, âgé de six ans, leur plaît, et ils l’adoptent. Mais les copains de Vanya lui donnent le surnom « l’Italien ». Une vie en Italie sans malheurs et sous le soleil attend le petit garçon, mais il décide de trouver sa vraie mère et part à sa recherche. Le directeur de la maison de l’enfance comprend que l’adoption pourrait être compromise. Avec une femme d’affaires, que l’on appelle « la Dame « , ils tentent de retrouver Vanya. A part l’acteur principal qui interprète Vanya et deux jeunes filles, tous les enfants qui apparaissent dans le film ne sont pas acteurs et viennent d’un orphelinat.

L’Italien a participé à de nombreux festivals et a remporté plusieurs prix en 2005, notamment le Golden Poznan Goat au Festival Ale Kino de Pologne, le Grand Prix et la Mention Spéciale du Festival du Film International de Berlin, le prix C.I.F.E.J au Carrousel International du Film de Rimouski (Québec), le prix Cinekid Film au Festival Cinekid (Hollande) et le Grand Prix au Festival du Cinéma de Honfleur.

L’Italien a été sélectionné pour être présenté aux Oscars 2007 en tant que film étranger.

Le film a provoqué une véritable prise de conscience en Russie. L’humilité et l’ouverture à l’autre dont témoigne le réalisateur, sans démonstration, passent du côté des spectateurs. Comme une pierre jetée dans l’eau produit un effet de propagation par cercles concentriques. Immédiatement « L’Italianetz » déclenche un étonnant processus d’adoption en Russie : des personnalités de tous horizons se sont engagés à adopter des orphelins russes, comme le Ministre russe de la santé Mikhail Zourabov, la célèbre journaliste russe Svetlana Sorokina, Madame Nicole de Gaule, nièce du général de Gaule qui a adopté un petit orphelin de Volgograd, sans oublier un grand ami de la Russie, M. Gerhard Schröder, Chancelier de la République fédérale d’Allemagne, qui a adopté deux enfants de St-Pétersbourg. Un choix hautement symbolique!

En 2005, grâce au film, 7.000 adoptions complémentaires dans les familles russes ont eu lieu (10.000 par les parents étrangers)!


Dossier « La pauvreté en Russie »

Plus de la moitié des enfants russes souffrent de privations extrêmes liées à la pauvreté, à l’alcoolisme et au VIH/SIDA, autant de facteurs qui les spolient de leur enfance et retardent le développement des nations.

L’UNICEF se dit préoccupé par le grand nombre d’enfants russes placés en institutions, en particulier ceux souffrant de handicaps mentaux légers. L’UNICEF est également préoccupé du fait qu’environ 40% de la population russe vit dans la pauvreté absolue, l’extrême pauvreté étant particulièrement prononcée dans les zones rurales et parmi les enfants. Il se dit en outre préoccupé par la détérioration du système de santé publique et note avec regret que les conditions dans les hôpitaux, en particulier dans les hôpitaux psychiatriques, sont inadéquates.

L’UNICEF a déclaré que plus d’un million d’enfants russes étaient privés de l’enfance saine et protégée que promet la Convention de 1989 relative aux droits de l’enfant, le traité de défense des droits de l’homme le plus accepté du monde. Le rapport rappelle que l’incapacité des gouvernements à respecter les normes de la Convention cause un préjudice durable aux enfants et freine tout progrès dans le domaine des droits de l’homme et de l’économie.

« La pauvreté ne surgit pas de nulle part ; le SIDA ne se propage pas tout seul. Il s’agit là de nos choix, et nous en portons la responsabilité collective. Lorsque la moitié des enfants du monde grandissent en ayant faim et en mauvaise santé, lorsque les écoles sont prises pour cibles et que des villages entiers se dépeuplent à cause du SIDA, nous n’avons pas tenu les promesses prises en faveur de l’enfance. »

L’UNICEF se dit par ailleurs alarmé par l’ampleur du trafic de personnes, en particulier de femmes, en dépit des diverses mesures prises par le gouvernement pour prévenir et combattre ce phénomène. Est également préoccupante, de l’avis du Comité, la persistance d’une violence répandue contre les femmes. A cet égard, il est regrettable que la législation en vigueur ne fasse pas de la violence domestique un délit spécifique.

L’UNICEF se dit par ailleurs très préoccupé par la forte incidence du trafic de personnes en Fédération de Russie. Il reste également préoccupé par la forte incidence de la violence domestique et par le fait que les victimes de ce type de violence ne sont pas protégées de manière adéquate en vertu de la législation existante. L’UNICEF est profondément préoccupé que, selon les chiffres les plus récents, le nombre de personnes vivant avec un revenu inférieur au minimum vital s’élève à 35,8 millions, soit 25% de la population. Il note avec préoccupation que le problème des sans-abri prend de l’ampleur dans le pays.

L’UNICEF se dit alarmé par l’incidence de la tuberculose dans le pays, le problème étant particulièrement aigu dans les prisons. Il est en outre préoccupé par la persistance de taux élevés de mortalité infantile et maternelle et d’un nombre élevé d’avortements. Le problème de la toxicomanie est grave en Russie, poursuit le Comité qui relève que le nombre de toxicomanes a plus que doublé au cours des cinq dernières années. L’UNICEF se dit en outre préoccupé par le faible taux de scolarisation et le fort taux d’abandon aux niveaux de l’enseignement primaire et secondaire. Il recommande notamment au pays de redoubler d’efforts afin d’assurer que les enfants ne soient pas empêchés d’aller à l’école à cause de la pauvreté dans leur famille. Il recommande par ailleurs au pays de faire en sorte que des ressources soient allouées à la mise à disposition de logements sociaux, en particulier à l’attention des groupes défavorisés et vulnérables.

Le film russe ‘L’Italien’ a provoqué une prise de conscience en Russie

par | 1 Jan 2007 | 0 commentaires

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