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« La Crimée est russe, passons à autre chose », pour des parlementaires français

Le député français de droite Thierry Mariani, à la tête d’une délégation parlementaire en Crimée critiquée par Kiev, a appelé dimanche les Européens à reconnaître l’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne, où « les gens ont un air joyeux ».

« La Crimée a choisi de redevenir russe, la Crimée est russe, passons à autre chose et essayons de retrouver des relations normales entre les pays européens et la Russie », a déclaré M. Mariani lors d’une conférence de presse à Sébastopol retransmise à la télévision.

« J’ai trouvé une région qui changeait, les routes sont meilleures que l’année dernière », a-t-il souligné. « Je regrette qu’il n’y ait pas plus de journalistes occidentaux qui viennent voir que pour un pays qu’on dit occupé, les gens ont un air joyeux ».

Le député du parti Les Républicains est à la tête d’une délégation d’une dizaine de parlementaires français favorables à l’annexion de la Crimée en mars 2014 à l’issue d’un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux. Il est arrivé vendredi dans la péninsule, où il s’était déjà rendu il y an an.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a « condamné fermement cette visite » qui selon lui « viole la législation ukrainienne et le droit international ». L’ambassadeur d’Ukraine en France Oleg Chamchour a dénoncé sur Twitter « l’impudeur absolue de ces parlementaires français exhibant leur fascination pour les agresseurs russes ».

Une partie de la visite a été consacrée à la situation des Tatars de Crimée, une communauté musulmane autochtone de la péninsule qui subit une forte pression de la part des autorités russes en raison de leur opposition à l’annexion.

Plus d’une quinzaine de Tatars ont été arrêtés depuis fin 2015 et leur assemblée, le Medjlis a été qualifié fin avril d' »organisation extrémiste » par la justice russe.

Après avoir rencontré les autorités nommées par Moscou, M. Mariani a jugé vendredi que leur situation était « en net progrès par rapport aux années passées et notamment par rapport à la période ukrainienne ».

« Très sincèrement, c’est une question soulevée par la propagande, je pense qu’il vaut mieux être Tatar en Crimée que Russe en Lettonie », a-t-il estimé devant la presse.

Interrogée sur le sort de Tatars portés disparus, la procureure générale de Crimée Natalia Poklonskaïa, candidate aux législatives russes du 18 septembre, a assuré aux élus français qu’il existait des disparus de toutes les communautés et que des recherches étaient menées dans tous les cas.

Le dirigeant de la Crimée Sergueï Axionov leur a affirmé qu’une partie de ces disparus combattait « en Syrie aux côtés de l’Etat islamique ».

Interrogé par l’AFP, le numéro deux du Medjlis, Nariman Djelial, a dénoncé « un show dans le style du Moulin Rouge ». « Je n’arrive pas à comprendre que des parlementaires d’un pays aussi raisonnable que la France applaudissent une comédie de si mauvaise qualité », a-t-il regretté, leur demandant lors de leur prochaine visite de « ne pas se limiter aux rencontres avec les dirigeants et des Tatars loyaux au pouvoir mais de venir voir la maison d’un Tatar enlevé ».

Lors de leur visite, les parlementaires français ont pris des selfies avec des habitants et dégusté du vin local que le député Les Républicains Nicolas Dhuicq a jugé « riche en sucre et assez fort », regrettant par ailleurs que les sanctions aient « privé l’Europe des excellents fruits de Crimée ».

Sur Facebook, le dirigeant de la Crimée, Sergueï Axionov, a remercié les parlementaires français en visite d’avoir « démontré qu’ils sont de vrais alliés qui n’ont pas peur de dire la vérité ».

« La Crimée est russe, passons à autre chose », pour des parlementaires français

par | 4 Août 2016 | 0 commentaires

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