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Ianoukovitch pressent sa revanche sur ses rivaux de la Révolution orange

Accueilli en héros dans l’est de l’Ukraine, le chef de l’opposition, Viktor Ianoukovitch, s’en est pris à ses vieux adversaires de la Révolution orange pro-occidentale, promettant de prendre sa revanche en remportant l’élection présidentielle de dimanche.

L’est russophone de l’Ukraine est de longue date tout acquis à sa cause. Surnommée le Donbass, la région de Donetsk dont Marioupol fait partie a été gouvernée par M. Ianoukovitch de 1997 à 2002. Elle reste son fief encore aujourd’hui, comme l’attestent ses affiches électorales, accrochées le long des routes : « Sauvons le Donbass. (Allons) tous à l’élection de notre président », clament-elles.

Au précédent vote, fin 2004, sa « victoire », annoncée dans un premier temps, avait été annulée pour fraudes sous la pression de centaines de milliers d’Ukrainiens descendus dans la rue pour défendre l’opposant pro-occidental Viktor Iouchtchenko, finalement devenu le chef de l’Etat.
Mais, cinq ans plus tard, les Ukrainiens se montrent profondément déçus par cette présidence, et M. Ianoukovitch, qui caracole en tête des sondages, semble savourer d’avance sa future revanche.

« Pendant toutes ces cinq années, je savais que ce jour viendrait. Je savais qu’ils finiraient mal, mais je n’imaginais pas que ce serait aussi mal », s’est exclamé M. Ianoukovitch à l’occasion d’un rassemblement électoral à Marioupol, une ville industrielle de l’est russophile du pays où son soutien est particulièrement prononcé.

« En ce moment décisif, je suis venu pour vous regarder dans les yeux et vous dire que j’espère beaucoup votre soutien », a-t-il déclaré devant plusieurs centaines d’employés de l’aciérie Azovstal, contrôlée par Rinat Akhmetov, député de son Parti des régions et homme le plus riche de l’Ukraine.

Réunis dans un énorme atelier lugubre, les ouvriers dont certains brandissaient des drapeaux bleus du Parti des régions et des portraits du candidat semblaient heureux d’écouter cet homme de haute taille aux manières carrées.

M. Ianoukovitch s’est particulièrement animé quand il s’est agi de pourfendre ses concurrents au poste suprême, en particulier Viktor Iouchtchenko et le chef du gouvernement, Mme Ioulia Timochenko. Tous deux composaient l’ancien tandem-vedette de la Révolution orange, dont les interminables prises de bec ont déçu leurs partisans en Ukraine comme à l’étranger.

« Nous devons décider dans quel pays nous allons vivre. (Sera-ce) celui dans lequel nous avons vécu ces cinq dernières années, un pays de crises permanentes, un pays instable tant politiquement qu’économiquement ? » a-t-il demandé.

Il a recouru au même scénario pendant un autre meeting à Marioupol, s’employant là encore largement à pilonner ses rivaux.
« Pourquoi les 46 millions d’Ukrainiens ont-ils dû assister pendant cinq ans au spectacle gratuit donné par deux dirigeants » nationaux, a lancé M. Ianoukovitch, devant un parterre cette fois plus réservé.

« La crise politique, économique et sociale, voilà le bilan de cette équipe », a-t-il résumé avant d’interroger encore : « Voulons-nous qu’ils continuent de ruiner notre pays et d’humilier 46 millions d’Ukrainiens ? »

S’il n’a quasiment rien dévoilé de son propre programme électoral, l’auditoire chez Azovstal ne s’est pas montré déçu, noyant dans les bravos et les applaudissements les dernières paroles du candidat. Des dizaines de supporters se sont rués pour réclamer un autographe au « futur président ».

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par | 17 Jan 2010 | 0 commentaires

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