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Historique de la propriété « Les Frênes »

Le domaine de la Chaussée appartenait depuis le début du XVIIIe siècle à la famille De Mesmes. L’impératrice Joséphine en avait fait l’acquisition le 26 mai 1813 ; puis c’est la duchesse de Saint-Leu, sa fille, qui devint propriétaire de la terre de la Chaussée, le 22 juin 1815.

Ensuite c’est un parfumeur, nommé Bourbonné, qui fit construire des fabriques et des bâtiments d’habitation. Le 5 novembre 1874, le docteur Pierre Salomon Ségalas, de l’Académie de Médecine, vendait à Ivan Tourguéniev et à Pauline Viardot un domaine de 8 hectares 21 ares 39 centiares sis sur la terre de la Chaussée et comprenant un jardin anglais, de la grille d’entrée jusqu’à une habitation de maître construite à l’italienne et, dans la partie supérieure, un parc planté de taillis.

Un an après l’achat, Ivan Tourguéniev fit construire le chalet qu’Eléna Ardov-Apréléva, invitée à Bougival par Pauline Viardot, décrivit ainsi:

« Le chalet d’Ivan Serguéïévitch, gracieux, élégant comme un jouet, tout de bois gravé, me frappa. Le style suisse et le style russe s’alliaient de façon heureuse dans l’extérieur du refuge estival de l’écrivain, et à l’intérieur tout respirait la simplicité sévère et le confort… »

Tourguéniev appellera la propriété « Les Frênes ». L’écrivain russe a vécu ici de 1875 à 1883. Depuis le 18 janvier 1978, ce domaine appartient à la ville de La Celle-Saint-Cloud.

Le 12 mai 1980, la Commission Supérieure des Monuments Historiques propose d’inscrire à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le chalet en totalité, ainsi que les façades et toitures de la villa. En outre, un arrêté du 22 décembre 1983 inscrira à l’Inventaire, au rez-de-chaussée de la villa, le salon central, le grand salon à l’est, le petit boudoir.

Le 8 mai 1981 on inaugure aux « Frênes » le chantier de restauration. Les travaux de restauration des deux bâtiments devaient être effectués entièrement par la France, sous la maîtrise d’ouvrage de la ville de La Celle-Saint-Cloud et sous la direction de l’architecte des Bâtiments de France. La restauration du chalet a pris fin le 20 septembre 1985. (Le musée ouvre ses portes le 21 septembre 1985).

Le Musée Ivan Tourguéniev de Bougival a été créé par Monsieur et Madame Zviguilsky et leurs fils. Le musée appartient à l’Association des Amis d’Ivan Tourguéniev, Pauline Viardot et Maria Malibran qui le gère et le fait fonctionner.

C’est en 1956 que Monsieur Zviguilsky visite pour la première fois la propriété « Les Frênes » à Bougival. Il prépare alors un mémoire d’études supérieures à la Sorbonne sur Tourguéniev. En 1970, il y amène sa femme: « Les Frênes » deviennent désormais le lieu de leurs multiples pèlerinages. A cette époque, il n’y a plus ni grille en fer forgé, ni maison en brique et pierre donnant sur la route nationale 13. Tout est démoli. Une station d’essence, des maisons modernes masquent le reste du parc, la villa blanche et la « datcha » de l’écrivain. Tout est en mauvais état, très abîmé. Ce sont les promoteurs qui les convoitent.

En 1976, Madame Zviguilsky a proposé de créer une association pour sauver « Les Frênes » de la démolition et y fonder un musée. M. et Mme Zviguilsky réussissent à rassembler autour d’eux leurs amis, collègues, étudiants, parents, proches et sympathisants. En janvier 1977, naît l’Association des Amis d’Ivan Tourguéniev, Pauline Viardot et Maria Malibran (loi de 1901).

En apprenant que la Mairie de La Celle-Saint-Cloud s’intéresse à la partie haute du domaine « Les Frênes » jouxtant le territoire de cette commune, M. Zviguilski a convaincu le Maire, M. Duchesne, d’acheter la propriété qui était à vendre et de laisser la partie basse à l’Association. M. Duchesne, soutenu par son Conseil, arracha « Les Frênes » aux mains des promoteurs lors d’une vente aux enchères en 1978.

Mme Zviguisky a rédigé un projet muséographique en s’appuyant sur des publivations de souvenirs de contemporains de Tourguéniev, des lettres, des manuscrits, ainsi qu’un projet de manifestations en vue de trouver des fonds pour le futur musée. Des concerts, spectacles, expositions, colloques sont organisés par l’Association. Ces projets se trouvent dans les archives de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France.

Autour des Cahiers Ivan Tourguéniev, revue littéraire, musicale et artistique richement illustrée, paraissant tous les ans, M. Zviguilsky a réuni des spécialistes de la culture du XIXe siècle qui y publient des inédits et les résultats de leurs recherches. Les Cahiers servent aussi à informer les adhérents de 15 pays du monde des activités de l’Association. Les profondes connaissances de M. Zviguilsky, docteur es lettres, ainsi que le travail acharné, l’aide de toute la famille, des membres de l’Association ont permis d’ouvrir le musée le 3 septembre 1983 pour la commémoration du centième anniversaire de la mort d’Ivan Tourguéniev dans sa maison (lire le n° 7 des Cahiers Ivan Tourguéniev).

De tout notre cœur nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus dans les moments les plus merveilleux et les plus durs de la création du Musée Ivan Tourguéniev. La réussite de notre œuvre est aussi due aux nombreux donateurs, à l’amitié et à l’aide de Monsieur Jean-Claude Menou et de sa Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France.

Ivan Tourguéniev est un esprit libéral et modéré, épris de progrès social et favorable aux réformes. Grâce à un livre qui connut en son temps un retentissement considérable, les Mémoires d’un chasseur (1852) et à des nouvelles comme Mou-mou ou L’auberge de grand chemin, où il dénonce les injustices dont est victime le peuple russe, grâce aussi à son esprit de concertation avec les puissants du jour, Tourguéniev apparaît comme l’un des principaux artisans de la réforme sur l’abolition du servage en Russie (1861).

Maître de la prose russe, Tourguéniev a chanté poétiquement le paysage de sa terre, la jeune fille russe, le moujik déshérité dont il a observé et traduit fidèlement les habitudes et le langage. Tourguéniev est aussi le peintre de l’amour, des amoureux et des amants maudits. Son sens de l’observation, de la description exacte et de l’étude psychologique fait de lui un écrivain attachant et très lu aux quatre coins du monde, au Japon, en Amérique, en Angleterre, en Allemagne, en Russie, bien sûr, où son univers attire tant de lecteurs, enfin dans son pays d’adoption, la France, où il a vécu 38 ans, où il a connu les plus grands écrivains et artistes français de son temps, où il a fait construire ce chalet dans lequel il s’est éteint un jour d’été et qui est devenu un lieu de pèlerinage pour tous les hommes épris de beauté et de liberté.

LA LANGUE RUSSE

Aux jours de doute, aux jours où l’incertitude sur tes destins de ma patrie pèse comme un fardeau, tu es mon seul soutien, mon seul appui, ô toi, grande. puissante, loyale et libre langue russe. Comment, sans toi, ne pas tomber dans le désespoir, au spectacle de ce qui se fait chez nous? Non, il est impossible de croire qu’une tangue pareille ne soit pas l’apanage d’un grand peuple!

Juin 1882
Tourguéniev, Poème en prose.

Historique de la propriété « Les Frênes »

par | 13 Sep 2003 | 0 commentaires

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