Situé à plus de 1200 km de Moscou, Kaliningrad est enclavé entre la Lituanie et la Pologne. Séparée de la Russie par les États baltes et la Biélorussie, elle se trouve en quelque sorte isolée depuis l’éclatement de l’URSS en 1991.

La région dispose d’importants atouts économiques. Elle recèle 90 % des réserves mondiales d’ambre et bénéficie d’une rente pétrolière, exploitée par la compagnie Lukoil, qui représente pour l’instant 15 % du budget régional.
Vladimir Poutine, Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont tenu un sommet informel, dont la formule fut inaugurée en avril 2003 à Saint-Pétersbourg.

Kaliningrad, l’ex-Königsberg, capitale de la Prusse orientale jusqu’en 1945

Avant 1945, la ville de Kaliningrad portait le nom de Königsberg, capitale de la Prusse orientale. Conformément aux accords de Yalta et de Potsdam, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Prusse orientale, comme l’ensemble des territoires allemands situés à l’est de la ligne Oder-Neisse, a été placée sous les administrations soviétique et annexée. Pour l’URSS, il s’agissait d’obtenir une portion du territoire allemand en compensation pour les énormes sacrifices humains de l’URSS durant la guerre.

En 1946, ce territoire fut appellé Oblast de Kaliningrad – en l’honneur de Kalinine, le Président du Soviet suprême décédé la même année – et fut rattachée à la République Socialiste Soviétique Fédérative de Russie.

Dès lors, Königsberg, détruite à presque 90 pendant la guerre %, fut transformée en ville modèle soviétique. Ainsi, toutes les rues furent rebaptisés en l’honneur de héros soviétiques.

D’une superficie de 15 100 km2, du fait de son statut de quartier général de la Flotte de la Baltique, elle était un territoire fermé aux étrangers, voire même à la majorité des citoyens soviétiques.

Kaliningrad permettait d’obtenir un accès à des ports libres de glaces toute l’année à l’Est, un avantage indéniable que Léningrad (l’actuelle Saint-Pétersbourg), la principale ville portuaire russe, ne pouvait offrir à l’URSS.

Situation politique de Kaliningrad

Territoire le plus à l’Ouest de la Russie, Kaliningrad est située sur les rives de la Mer Baltique. Séparée de la Russie par les États baltes et la Biélorussie, elle se trouve en quelque sorte isolée depuis l’éclatement de l’URSS en 1991.

Le 1er mai 2004, l’Union européenne (UE) s’est élargie à dix nouveaux membres, dont huit sont situés en Europe centrale et orientale. Cet élargissement accentue l’effet d’encerclement provoqué par l’élargissement de l’OTAN en avril de la même année : Kaliningrad se trouve désormais enclavée dans l’ensemble de coopération économique et politique européen.

En incorporant cette fois les États baltes, l’OTAN inclut désormais d’anciens territoires de l’URSS et encercle complètement Kaliningrad.

Situation économique de Kaliningrad

La population actuelle de Kaliningrad, d’un peu moins de un million d’habitants, se compose à 78 % de Russes, à 10 % de Biélorusses, à 6 % d’Ukrainiens et à 4 % de Lituaniens.

En novembre 2002, le gouvernement russe a signé avec l’UE un accord sur la mise en place d’un document de transit facilité permettant le passage des personnes entre les deux portions de la Russie. Il s’agit en fait d’un visa qui n’en porte pas le nom et qui est gratuit – ou à prix modique pour les entrées multiples.

De plus, peu avant la mise en place du « régime de visa » en Lituanie, le 1er juillet 2003, Moscou a annoncé la baisse des tarifs aériens, au même niveau des coûts du transport par train. Le prix d’un aller-retour entre Kaliningrad et Moscou est ainsi passé à 900 roubles, soit à moins de 30 euros.

Une zone économique spéciale a été lancée en 1992, dont l’objectif est de faire de la région une porte d’entrée pour les échanges entre la Russie et l’UE.

La région dispose d’importants atouts économiques. Elle recèle 90 % des réserves mondiales d’ambre et bénéficie d’une rente pétrolière, exploitée par la compagnie Lukoil, qui représente pour l’instant 15 % du budget régional. Elle possède également des secteurs d’activités dynamiques dans l’industrie du bois, du papier et de la pêche (Kaliningrad représente la deuxième flotte de pêche en importance de toute la Russie et possède de nombreuses conserveries de poissons).

Viennent s’ajouter les importantes infrastructures portuaires et un potentiel touristique : il existe plusieurs stations balnéaires au bord de la Baltique et Kaliningrad partage avec la Lituanie un site naturel unique : le Cordon des Coures, classé au patrimoine mondial par l’UNESCO.

L’élargissement de l’UE promet d’avoir un impact économique positif pour la région : la région connaît une croissance soutenue depuis 1999, le fret maritime a doublé entre 2002 et 2003 et de nombreux projets de reconstruction urbaine sont prévus.

Kaliningrad

par | 20 Jan 1999 | 0 commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même rubrique…

L’ENCLAVE DE KALININGRAD EXONÉRÉE D’IMPÔTS

Le ministère du Développement économique et du Commerce a préparé un programme de transformation de l’oblast de Kaliningrad en une zone offshore à part entière. ‘Le ministère propose de donner à l’enclave des avantages fiscaux dont même les entrepreneurs locaux n’auraient jamais osé rêver (…) Ce plan semble si radical qu’il inquiéterait les fonctionnaires du ministère des Finances’ commente le journal Vedomosti.